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Comment calculer toutes ses charges ?

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Auto-entrepreneur, vous devez calculer les différentes charges de votre entreprise. Cette démarche essentielle pour anticiper le prélèvement de vos cotisations obligatoires constitue aussi un paramètre important à prendre en compte pour fixer le prix de vos produits et de vos services. Le régime micro-social et micro-fiscal lié à votre statut à le mérite de permettre une gestion simplifiée. Dans ce cadre, vos charges sont calculées directement par rapport à votre chiffre d’affaires de sorte qu’il soit facile pour vous de déterminer la rentabilité de votre activité. 

On fait le tour des différents détails à prendre en compte pour vous aider à bien calculer vos charges en auto-entreprise.

  1. Les différentes charges liées à votre activité que vous devez considérer

Qu’elles soient directes ou indirectes, les charges liées à votre activité constituent le premier élément à inclure dans le calcul de vos charges. Consenties au fonctionnement de votre auto-entreprise et au développement de ses activités, ces dépenses peuvent être fixes ou variables. 

Les frais liés à votre activité

Il s’agit des frais que vous allez engager pour assurer le développement de votre activité et faire connaître votre entreprise. Ce sont des dépenses quasi incontournables indépendamment de la nature de votre activité ou du secteur dans lequel vous opérez. Si leur nature peut varier d’un professionnel à l’autre, ces frais multiples englobent généralement :

  • Les dépenses pour l’approvisionnement en matières premières pour l’élaboration de vos produits/prestations de services
  • Les dépenses de communication : il va s’agir par exemple de frais pour la création, la gestion et l’hébergement du site internet de votre auto-entreprise, des frais engagés pour la publicité et autres supports de communication.
  • Des frais logistiques induits par la vente de vos produits ou services (livraison, emplacement sur les marchés/salons/foires…, etc.)

Les frais fixes et variables

Certains frais liés à votre activité peuvent avoir un caractère fixe. En d’autres termes, ce sont des dépenses que vous effectuez de façon régulière. Comme ils reviennent plus fréquemment, ils sont plus faciles à intégrer dans le calcul de votre rentabilité, contrairement aux frais occasionnels ou ponctuels. 

L’achat de matières premières, les dépenses d’énergie, de loyer, de connectivité et de fourniture de matériels par exemple font généralement partie des frais fixes d’un auto-entrepreneur. A noter que le fait qu’ils soient fixes ne signifie pas forcément que leur montant soit connu d’avance. Vos frais peuvent varier d’un mois à l’autre selon les besoins et les nécessités de votre activité. De plus, d’autres sont inconnus et doivent être anticipés.

Parce que les charges ne peuvent être déduites de votre chiffre d’affaires en micro-entreprise, il est indispensable d’avoir une estimation précise des charges liées à votre activité afin de les anticiper et pouvoir mieux les répercuter pour être rentable.   

  1. Considérez vos charges sociales et les taxes obligatoires en auto-entreprise

A la suite des charges liées à votre activité, vous devez calculer les charges sociales et taxes auxquelles vous êtes assujetti de par votre statut. Le régime micro-social de l’auto-entreprise vous permet de bénéficier de quelques allègements à ce niveau. Vos calculs doivent inclure principalement vos cotisations sociales et votre contribution à la formation professionnelle (CFP) et, éventuellement, la taxe pour les frais de chambres consulaires.   

Le calcul des cotisations sociales 

Ces cotisations englobent les prestations et protections sociales auxquelles vous avez droit en tant qu’auto-entrepreneur. Pour en bénéficier vous devez contribuer proportionnellement à votre chiffre d’affaires.

Le montant à verser est calculé par application au chiffre d’affaires (CA) du taux en vigueur selon la nature de votre activité :

  • 12.80 % de votre CA lorsque vous faites de la vente de marchandise, des activités de restauration et d’hébergement
  • 22 % de votre CA si vous faites des prestations de services commerciales ou artisanales
  • 22 % de votre CA pour les autres prestations de services non commerciales et les professions libérales.  

Les auto-entrepreneurs qui bénéficient de l’ACRE vont profiter d’une réduction partielle du montant de leurs cotisations sociales durant la première année de leur activité.

La contribution à la formation professionnelle (CFP)

La CFP s’ajoute aux charges sociales de l’autoentrepreneur. Vous les payez proportionnellement à votre chiffre d’affaires, lors de votre déclaration mensuelle ou trimestrielle à l’URSSAF. Les taux appliqués s’élèvent à :

  • 0.10 % de votre CA si vous êtes commerçant ou exercez une profession libérale non réglementée
  • 0.30 % de votre CA si vous êtes un artisan ou réalisez des prestations de services de type BIC
  • 0.20 % de votre CA si vous exercez une profession libérale réglementée  

La CFE ou la taxe pour frais de chambres consulaires

Ce sont des taxes payées aux Chambres de commerce et d’industrie (CCI) ou aux Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA) selon que vous êtes commerçant ou artisan. Vous l’aurez compris, ces frais ne vous concernent pas si vous exercez une activité libérale. La taxe est calculée proportionnellement à votre chiffre d’affaires selon les taux suivants :

  • Vente de marchandises, les activités de restauration et d’hébergement : 0.015 %
  • Activités de prestations de services : 0.044 % 
  • Activités de prestations de services artisanales : 0.48 % (Le taux est à 0.65 % en Alsace et 0.83 % à Moselle)
  • Achat revente pour un artisan : 0.22 % (Le taux est à 0.29 % pour les CMA en Alsace et 0.37% à Moselle) 
  • Artisan en double immatriculation CCI/CMA : 0.007 %
  1. Considérez les charges fiscales de votre auto-entreprise 

Vous devez inclure dans le calcul de vos charges, les différents impôts dont vous êtes redevables en tant que micro-entrepreneur. Vos charges fiscales incluent l’impôt sur le revenu et la cotisation foncière des entreprises (CFE). 

Calculer l’impôt sur le revenu 

A l’instar de tous les particuliers exerçant des activités en France, l’auto-entrepreneur est redevable de l’impôt sur le revenu. Vous devez déclarer et acquitter cet impôt annuel en remplissant le formulaire 2042 C Pro. Pour le déterminer l’on applique automatiquement un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires déclaré afin d’obtenir le montant net imposable. Son taux varie en fonction de la nature de votre activité :

  • 34 % pour les professions libérales (BNC)
  • 50 % pour les autres activités de type BIC
  • 71% pour les activités d’achat-revente, fournitures de logement

Une fois le montant d’abattement obtenu, vous pouvez, lorsque votre situation le permet, opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Avec cette option, votre impôt est prélevé mensuellement ou trimestriellement selon un barème spécifique :

  • 1% de votre chiffre d’affaires pour la vente de marchandises, la restauration et l’hébergement 
  • 1.7 % de votre chiffre d’affaires pour les prestations de services commerciales et artisanales
  • 2.2 % de votre chiffre d’affaires pour les prestations de services, les professions libérales (BNC)

La cotisation foncière des entreprises (CFE)

C’est un impôt local dont doivent s’acquitter les auto-entrepreneurs à partir de leur deuxième année d’activité. Il est assis sur les biens immobiliers exploités par votre auto-entreprise. Le calcul prend en compte leur valeur locative multipliée par un taux fixé par le conseil de la Commune d’implantation. 

Comme pour l’impôt sur le revenu, vous n’avez rien à payer lorsque votre chiffre d’affaires est nul. Les auto-entrepreneurs bénéficient d’une exonération de la CFE durant la première année d’exercice. 

  1. Les autres frais à inclure dans le calcul de vos charges

Des frais supplémentaires peuvent s’ajouter à la liste des charges professionnelles de l’auto-entrepreneur en fonction de son activité, ses besoins ou les prescriptions réglementaires. Parmi ces charges figurent notamment les frais d’assurances souscrites pour vous protéger des risques liés à votre activité ainsi que les frais bancaires induits par l’ouverture et la gestion d’un compte dédié à votre auto-entreprise éventuellement.

Les frais d’assurances et de prévoyance

Obligatoires pour certaines activités et facultatives pour d’autres, les assurances s’avèrent nécessaires pour vous préserver de soucis et vous mettre à l’abri de certains risques professionnels  

La mutuelle santé

Les salariés qui ont une auto-entreprise à titre d’activité secondaire bénéficient d’une prise en charge partielle de leurs cotisations par leur employeur dans le cadre de la mutuelle d’entreprise. En revanche, lorsque votre auto-entreprise représente votre activité principale, vous ne bénéficiez plus de la mutuelle d’entreprise. Par conséquent, vous supportez l’intégralité des cotisations si vous souhaitez souscrire à une mutuelle pour couvrir vos dépenses en soins de santé. 

L’assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro)

Elle vous couvre contre les dommages et les désagréments que peuvent subir vos clients ou les tiers du fait de vos activités ou de vos produits. Elle constitue une garantie de base dont la souscription est obligatoire pour certaines activités.

L’assurance multirisque 

Cette assurance offre des garanties plus larges pour la couverture des risques auxquels vous pouvez être confrontés dans le cadre vos activités entrepreneuriales. Au-delà de la responsabilité civile professionnelle, elle peut inclure une couverture en cas de vol, de vandalisme, d’inondation, d’incendie… Quasi incontournable pour les professionnels, l’assurance multirisque est cependant plus coûteuse. 

Les frais bancaires 

Depuis la réforme introduite par la loi PACTE, l’obligation d’ouvrir un compte bancaire dédié à son activité concerne essentiellement les professionnels qui réalisent un chiffre d’affaires annuel supérieur à 10.000 € pendant 2 années consécutives. Cela dit, les auto-entrepreneurs dont le CA est inférieur à ce seuil peuvent spontanément décider de la création d’un compte bancaire séparé. 

Dans tous les cas, l’ouverture d’un compte bancaire dédié représente des frais supplémentaires à ajouter aux charges liées à votre activité. Son montant peut varier selon que vous avez opté pour un compte bancaire professionnel ou un compte personnel.